- Définitions et descriptions
- 1. Dépistage et examen initiaux pour la réadaptation post-AVC
- 2. Unité de réadaptation post-AVC
- 3. Prestation de soins de réadaptation post-AVC en milieu hospitalier
- 4. Réadaptation en consultation externe et en milieu communautaire, et congé précoce assisté
- 5. Réadaptation post-AVC dans les soins de longue durée et les soins continus complexes
- 6. Téléréadaptation après un AVC
- 7. Planification des soins de réadaptation post-AVC interdisciplinaires, transitions et communication
- 8. Soutien aux personnes ayant subi un AVC, à leur famille et à leurs aidantes et aidants pendant la réadaptation post-AVC
- 9. Éducation des personnes ayant subi un AVC, de leur famille et de leurs aidantes et aidants pendant la réadaptation post-AVC
Remarque
Ces recommandations s’appliquent autant en milieu hospitalier qu’en consultation externe.
Recommandations et/ou facteurs cliniques
1.0 La gravité de l’AVC et les besoins immédiats en réadaptation doivent être évalués chez toutes les personnes présentant un AVC en phase aiguë [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Toutes les personnes admises à l’hôpital en raison d’un AVC en phase aiguë doivent être évaluées par des professionnels de la réadaptation aussitôt que possible [recommandation forte; qualité élevée des données probantes].
- L’équipe centrale de professionnels de la réadaptation doit compter parmi ses membres des médecins (p. ex. physiatres, neurologues ou autres médecins ayant la formation nécessaire), du personnel infirmier, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des orthophonistes, des travailleuses sociales et travailleurs sociaux, et des diététistes [recommandation forte; qualité élevée des données probantes]. La personne ayant subi un AVC, sa famille et ses aidantes et aidants doivent aussi faire partie de l’équipe centrale [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Cette équipe centrale peut aussi comprendre des récréothérapeutes, des psychologues, des thérapeutes professionnels, des kinésiologues, des assistants en réadaptation fonctionnelle, des spécialistes de la vision et des pharmaciennes et pharmaciens [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Tous les membres professionnels de l’équipe de réadaptation doivent avoir une formation spécialisée en soins de l’AVC et en rétablissement après un AVC [recommandation forte; qualité élevée des données probantes].
- Tous les membres professionnels de l’équipe de réadaptation doivent avoir une formation en matière de soutien à la conversation pour être en mesure d’interagir avec des personnes qui éprouvent des difficultés à communiquer, comme de l’aphasie [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Des professionnels de la réadaptation en contact direct avec la personne ayant subi un AVC doivent entamer le dépistage et l’examen initiaux, idéalement dans les 48 heures suivant l’admission [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- L’examen initial peut comprendre une évaluation de l’état fonctionnel, de la sécurité, de la préparation physique, psychologique et cognitive, et de l’aptitude de la personne ayant subi un AVC à apprendre et à participer à sa réadaptation [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- La planification de la transition doit être envisagée lors de l’évaluation initiale de la réadaptation [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Des outils d’évaluation normalisés et validés doivent être utilisés pour réaliser l'évaluation des déficiences, des limitations fonctionnelles relatives aux activités, des restrictions quant à la participation aux rôles et des facteurs environnementaux [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- Pour les personnes qui présentent des différences ou des limitations en matière de communication, les outils d’évaluation doivent être adaptés selon les besoins [recommandation forte; qualité modérée des données probantes].
- D’autres limitations doivent aussi être prises en considération, telles que les troubles de vision, d’audition et d’élocution [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Pour les personnes ayant subi un AVC qui ne répondent pas au départ aux critères des services de réadaptation, une réévaluation des besoins de réadaptation doit être envisagée selon l’évolution de l’état de santé ou de l’état fonctionnel de la personne [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. Voir l’encadré 1 pour obtenir de plus amples renseignements.
- Les personnes ayant subi un AVC qui présentent des symptômes d’AVC en phase aiguë ou d’AIT et qui ne sont pas admises à l’hôpital doivent être examinées en vue de déterminer s’il est nécessaire d’effectuer une évaluation exhaustive de l’ampleur de leurs déficits depuis l’AVC de référence et de tout besoin potentiel en matière de réadaptation [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Si possible, une clinicienne ou un clinicien spécialisé en réadaptation après un AVC doit effectuer les évaluations prioritaires, notamment celle de la sécurité (cognition, aptitude à conduire et soutien social), de la déglutition, de la communication et de la mobilité, avant que la personne ayant subi un AVC ne quitte le service des urgences, ou dans le milieu de soins primaires [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. Voir le module sur la prévention secondaire de l’AVC des Recommandations13.
- Un dépistage supplémentaire des déficiences, y compris l’apparition de la dépression, les changements cognitifs, les troubles de la vue et autres troubles de la perception, les limitations fonctionnelles, la participation restreinte aux rôles, les facteurs sociaux et environnementaux et la présence de facteurs de risque modifiables de l’AVC (comme les habitudes de vie), doit être envisagé le plus tôt possible, au moins dans les deux semaines suivant l’apparition de l’AVC [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Une fois qu’une personne ayant subi un AVC a été évaluée, il est recommandé d’utiliser une approche uniformisée pour déterminer le milieu de réadaptation adéquat (notamment en milieu hospitalier, en consultation externe, en milieu communautaire ou à domicile) [recommandation forte; faible qualité des données probantes].
- Tous les centres et services d’orientation des patientes et patients doivent être au fait des critères normalisés d’accès aux services des différents milieux de réadaptation [recommandation forte; faible qualité des données probantes]. Voir l’encadré 1 pour connaître les critères d’admissibilité et d’admission à la réadaptation post-AVC.
Une évaluation précoce de la réadaptation est essentielle pour évaluer les déficiences fonctionnelles spécifiques résultant d’un AVC, telles que les problèmes cognitifs, de mobilité, d’élocution ou la difficulté à avaler. En décelant tôt ces déficits, les cliniciennes et cliniciens peuvent élaborer un plan de réadaptation personnalisé qui répond aux besoins de la personne. Une évaluation précoce permet aussi d’éclairer la prise de décision concernant le niveau des services de réadaptation qui seront probablement nécessaires après le congé d’un service de soins de courte durée, et de contribuer au processus de planification du congé de ce service, quel que soit le milieu où se rendra ensuite la personne. Pour les personnes ayant subi un AVC qui ne répondent pas initialement aux critères de réadaptation en milieu hospitalier, il est important de procéder à des réévaluations continues et d’orienter ces personnes vers d’autres services afin d’optimiser la réponse aux besoins et les objectifs en matière de réadaptation post-AVC.
Les personnes ayant subi un AVC ont souligné que l’accès au dépistage et à l’évaluation de la réadaptation devrait être offert à toutes les personnes victimes d’un AVC. Les premiers jours ou semaines à l’hôpital après un AVC peuvent être déroutants et accablants, et les personnes ayant subi un AVC aiment avoir l’occasion de poser des questions aux prestataires de soins de santé lors des évaluations initiales, ainsi que lorsque les prestataires de soins de santé communiquent avec la famille peu après l’AVC, si le consentement a été donné.
Les personnes ayant subi un AVC, leur famille et leurs aidantes et aidants ont du mal à défendre leurs droits et à retenir l’information pendant la période qui suit l’AVC, surtout lorsque la parole et les fonctions sensorielles ont été touchées. Elles aiment recevoir l’information sous plusieurs formes – écrite et orale – et entendre l’information plusieurs fois.
Pour que les personnes ayant subi un AVC puissent être évaluées, prises en charge et traitées rapidement en vue de la réadaptation post-AVC, les équipes interdisciplinaires doivent avoir accès à la formation, à l’infrastructure et aux ressources nécessaires. Les exigences peuvent comprendre les éléments ci-dessous, qui sont établis à l’échelle des systèmes :
- Un effectif adéquat de prestataires de soins de santé interdisciplinaires ayant une formation et une expérience en matière d’AVC et de réadaptation post-AVC.
- Un processus d’orientation permettant l’accès en temps opportun aux services spécialisés de soins de l’AVC en milieu hospitalier dans tous les centres (p. ex. les systèmes d’orientation électroniques et les outils d’évaluation uniformisés).
- La disponibilité et l’accessibilité du type et du niveau appropriés de services et de ressources de réadaptation dans toutes les régions géographiques, y compris la réadaptation en milieu hospitalier, la réadaptation en consultation externe et en milieu communautaire, et la réadaptation à domicile (entre autres dans un milieu de vie offrant du soutien).
- L’existence de programmes de congé précoce assisté et de critères permettant de déterminer si la personne ayant subi un AVC est une bonne candidate.
- Un processus d’orientation clair et efficace permettant aux personnes ayant subi un AVC d’avoir accès aux professionnels et aux programmes de réadaptation après une prise en charge en phase aiguë et, si elles ne sont pas admises en phase aiguë, dans des milieux communautaires tels que les soins primaires.
- La norme proposée en matière de délai depuis l’orientation jusqu’à la décision d’admission pour la réadaptation est de 24 à 48 heures.
- Des professionnels de la réadaptation qui connaissent bien l’AVC doivent être chargés d’examiner les demandes d’admission.
- Des processus en place pour veiller à ce que les membres de la famille et les aidantes et aidants fassent partie du processus de réadaptation, y compris pour les décisions au sujet du type et du lieu de la réadaptation, le cas échéant, et avec le consentement de la personne ayant subi un AVC.
- Une équipe interdisciplinaire dotée de ressources suffisantes pour offrir le niveau prescrit de soins de réadaptation.
- Un secteur ou un endroit bien précis où une personne ayant subi un AVC est sûre d’être servie par une équipe expérimentée.
- Une formation et des outils de dépistage et d’évaluation uniformisés, validés et fondés sur un consensus de spécialistes.
- L’accès à une clinique de suivi pour la prévention secondaire de l’AVC afin d’assurer l’évaluation des difficultés légères liées à l’AVC et l’orientation vers des services et des programmes de réadaptation lorsque des déficits et des problèmes susceptibles d’être traités sont détectés.
- Des mécanismes permettant de réévaluer les personnes ayant subi un AVC qui ne répondent pas initialement aux critères de réadaptation afin de garantir qu’elles aient accès à la réadaptation si elles répondent aux critères de réadaptation définis.
- Des mécanismes de réévaluation périodique des personnes admises dans les établissements de soins de longue durée ou continus complexes, ou d’autres milieux de soins pour qu’elles aient accès aux services de réadaptation appropriés si elles répondent aux critères de réadaptation définis.
- La coordination et l’établissement de partenariats solides dans la communauté et des ressources appropriées afin de garantir aux personnes l’accès à des soins complets de réadaptation post-AVC. Cela est particulièrement important en milieu rural et éloigné, où l’utilisation des technologies de soins virtuels doit être optimisée.
Indicateurs du système
- Proportion de personnes ayant subi un AVC qui sont admises dans une unité de réadaptation en milieu hospitalier après un AVC en phase aiguë.
- Proportion de personnes ayant subi un AVC qui habitent dans des communautés éloignées et qui ont accès à des évaluations de leurs besoins en réadaptation et à des traitements de réadaptation, en mode présentiel et en mode virtuel, afin de contribuer à leur rétablissement.
- Proportion de personnes ayant subi un AVC léger, modéré ou grave qui sont admises dans une unité de réadaptation en milieu hospitalier ou dans un centre de réadaptation communautaire, en fonction de l’âge et du sexe.
- Répartition des destinations après la réadaptation en milieu hospitalier.
- Mortalité dans les 30 jours après un AVC ischémique aigu durant une hospitalisation en soins de courte durée ou un séjour dans une unité de réadaptation en milieu hospitalier (conformément aux normes d’Agrément Canada).
Indicateurs de processus
- Proportion de personnes ayant subi un AVC dont les besoins en réadaptation sont correctement évalués par au moins un spécialiste en réadaptation post-AVC moins de 48 heures après leur admission à l’hôpital en raison d’un AVC en phase aiguë (conformément aux normes d’Agrément Canada).
- Intervalle médian entre l’admission à l’hôpital pour un AVC et l’évaluation initiale pour chacun des domaines de réadaptation (l’intervalle cible est de 48 heures ou moins après l’admission).
- Proportion de personnes ayant subi un AVC léger, modéré ou grave qui réintègrent la communauté et sont orientées vers des services de réadaptation en consultation externe (en établissement ou dans un programme communautaire) avant leur sortie des soins de courte durée ou de l’unité de réadaptation en milieu hospitalier.
- Intervalle médian entre l’orientation vers les services de réadaptation en consultation externe et le premier rendez-vous avec les services de réadaptation (l’intervalle cible est de 30 jours ou moins).
- Proportion de personnes ayant subi un AVC grave dont les besoins en réadaptation sont réévalués après l’examen initial à 1 mois, à 3 mois et à 6 mois après l’AVC de référence.
Indicateurs axés sur la personne
- Qualité de vie selon une auto-évaluation effectuée 6 mois et 1 an après l’AVC au moyen d’un outil de mesure validé (International Consortium for Health Outcomes Measurement [ICHOM]).
- Survenue d’un autre AVC dans les 90 jours suivant le congé après une admission à l’hôpital en raison d’un AVC (ICHOM).
Les ressources et les outils ci-dessous, qui sont externes à Cœur + AVC et aux Recommandations, peuvent être utiles à la mise en œuvre des soins de l’AVC. Cependant, leur présence ne constitue pas une approbation réelle ou implicite par l’équipe des pratiques optimales de soins de l’AVC ni par Cœur + AVC. Nous vous encourageons à examiner ces ressources et ces outils d’un œil critique et à les mettre en œuvre dans votre pratique à votre discrétion.
Renseignements destinés aux prestataires de soins de santé
- Module des Recommandations sur la planification de la réadaptation post-AVC pour la prestation de soins optimaux : Encadré 1 : Critères d’admissibilité et d’admission à la réadaptation post-AVC
- Recommandations canadiennes pour les pratiques optimales de soins de l’AVC : Réadaptation, rétablissement et participation communautaire après un AVC – Deuxième partie : Prestation de soins de réadaptation post-AVC pour optimiser le rétablissement des capacités fonctionnelles; et Troisième partie : Optimisation de l’activité et de la participation communautaire après un AVC, mise à jour de 2025
- Info AVC. Mesure de l’indépendance fonctionnelle
- Uniform Data System. Logiciel AlphaFIM® (en anglais seulement)
- Info AVC. Modified Rankin Scale (échelle de Rankin modifiée)
- Evidence-Based Review of Stroke Rehabilitation (EBRSR). Managing the Stroke Rehabilitation Triage Process (en anglais seulement)
- Aphasia Institute (en anglais seulement)
- Info AVC
Ressources destinées aux personnes ayant subi un AVC, à leur famille et à leurs aidantes et aidants
- Cœur + AVC. Signes de l’AVC
- Cœur + AVC. Existe-t-il d’autres signes de l’AVC que VITE?
- Cœur + AVC. Votre cheminement après un AVC
- Cœur + AVC. Liste de vérification après un AVC
- Cœur + AVC. Infographie sur la réadaptation et le rétablissement
- Cœur + AVC. Infographie sur les transitions et la participation communautaire
- Cœur + AVC. Aide à l’autogestion après un AVC : liste de vérification pour les patients, les familles et les aidants
- Cœur + AVC. Aide-mémoire pour les soins de santé virtuels
- Cœur + AVC. Rétablissement et soutien
- Cœur + AVC. Soutien en ligne et soutien par les pairs
- Cœur + AVC. Répertoire des services et ressources
- Info AVC
Evidence Table and Reference List
Comprehensive assessment of an individual with stroke’s cognitive and functional status conducted within the first few days following a stroke is essential to guide the development of individualized care plans. These assessments should be conducted using a standardized approach with validated tools. Areas of evaluation should include a person’s ability to perform basic self-care activities (such as dressing, grooming, personal hygiene, feeding, functional mobility and communication) and instrumental activities of daily living (including meal preparation, home management, communication activities, financial management, shopping and community living skills).
Admission to an interprofessional program should be limited to individuals with stroke who have more than one type of disability and who require the services of two or more rehabilitation disciplines. Individuals with stroke with a single disability can usually benefit from outpatient or community-based services, and generally do not require an interprofessional program. Hakkennes et al. 14 surveyed 14 clinicians responsible for assessing the suitability of individuals with stroke for inpatient rehabilitation. A questionnaire was administered to assess factors that were used to assess an individual with stroke’s suitability for rehabilitation. Potentially relevant items included 15 patient-related factors (e.g. age, pre-morbid mobility) and 2 organization factors (bed availability and funding source). Using data from 8,783 Veterans admitted to a Veterans Affairs Medical Center with a primary diagnosis of stroke, Stineman et al.15 reported that 11.2% of veterans were selected for comprehensive-level rehabilitation. Individuals with stroke at the lowest grades of physical independence and the middle cognitive stages had significantly higher odds of admission to a comprehensive rehabilitation unit. Other independent factors associated with higher odds of admission for comprehensive rehabilitation included patients who were age <70 years, married, living at home pre-stroke and the presence of a comprehensive rehabilitation unit at admitting hospital. In the CERISE study,16 consultants were surveyed to identify medical and nonmedical factors that influenced the decision to admit an individual with stroke for stroke rehabilitation. The presence of pre-morbid cognitive disability, depression and severe behavioral problems were identified as factors reduced the likelihood of admission.
Sex & Gender Considerations
Although no literature exists on the topic, an effective initial assessment should consider the sex- and gender-related differences to tailor rehabilitation interventions appropriately, ensuring that both physical and psychological aspects of recovery are addressed in an individualized manner.